Le donjon

31/03/2022
Le donjon

II est le vestige essentiel de cet ensemble fortifié. On en remarque la maçonnerie soignée, les rares ouvertures aux jambages et linteaux taillés, les chaînages de pierres équarries séparant les trois niveaux de la tour, qui mesure aujourd’hui 19 mètres de haut et 9,50 m de diamètre à la base. Une ouverture pratiquée dans la muraille au sud, après l’abandon du château, permet d’entrer dans la salle du rez-de-chaussée (diamètre : 2.55m), d’apprécier l’épaisseur de la muraille (3.40m). On constate ainsi que l’accès à cette salle, se faisait uniquement par l’oculus percé 7 m plus haut au centre de la voûte en forme de goulot de bouteille (diamètre : 0.47). Cette salle était la cave, le magasin à vivre du château et non, comme on l’imagine souvent, une oubliette abondamment évoquée dans les légendes. Elle servit pourtant de prison au moins une fois, en 1422, lorsque Guillaume du Betz, à la fois seigneur brigand de l’Ours et capitaine gouverneur de la justice de la ville de Montferrand, se vengea de ses administrés qui l’avaient mis à la porte en y enfermant deux otages.

D’un diamètre intérieur de 3.26 m, la salle circulaire du premier étage n’est éclairée que par deux couloirs rayonnants, la reliant à travers la muraille aux deux seules grandes ouvertures du donjon dominant le Ruisseau de l’Ours. Celle de l’Est était agrémentée d’une bretèche en planches reposant sur les deux pierres apparentes en saillie et servait de latrines. Seule entrée possible, l’ouverture nord était accessible par une rampe fixe en bois prenant appui sur le sol et reposant sur le pilier, puis jusqu’à la porte d’entrée, par une passerelle amovible, conformément au principe des donjons romans.
Par un escalier à vis construit dans l’épaisseur de la muraille et éclairé par deux petites ouvertures, on accédait du premier au second étage, quasiment borgne, circulaire lui aussi à l’origine, transformé plus tard en salle rectangulaire de 3 mètres sur 4 pourvue d’une cheminée. La hauteur de la tour jadis était de 24 mètres, quand elle était coiffée de hourds en bois débordant du donjon. En haut de la muraille, sont visibles les trous où prenaient appui les jambes de force qui soutenaient la courtine couverte de tuiles, poste d’observation idéal, moyen de défense vertical aussi.